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LE GUIDE COMPLET :

Approbation des comptes annuels : le guide complet 2025

Publié le
29 Oct 2025
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Anna
Juriste chez Mozar

L'approbation des comptes annuels est une obligation légale incontournable pour toutes les sociétés commerciales. Cette procédure permet aux associés de valider les états financiers de l'entreprise, de contrôler la gestion des dirigeants et de décider de l'affectation des résultats. Dans ce guide complet, nous détaillons toutes les étapes, les obligations légales, les délais à respecter et les risques encourus en cas de non-conformité.

Mini-sommaire

Qu'est-ce que l'approbation des comptes annuels ?

Définition et cadre légal

L'approbation des comptes annuels est une procédure légale par laquelle les associés ou actionnaires d'une société valident les documents comptables établis à la clôture de chaque exercice. Cette formalité, encadrée par les articles L.232-21 à L.232-26 du Code de commerce, constitue un moment clé dans la vie juridique et financière de l'entreprise.

Concrètement, l'approbation permet aux associés de se prononcer sur la gestion du dirigeant, de valider les comptes de l'exercice écoulé, et de décider de l'affectation du résultat (mise en réserve, distribution de dividendes, report à nouveau).

Cette obligation s'applique à toutes les sociétés commerciales : SARL,EURL, SAS, SASU, SA, SNC, SCS. Seules les micro-entreprises et certaines entreprises individuelles en sont dispensées.

Distinction entre approbation et dépôt des comptes

Il est essentiel de distinguer deux formalités complémentaires mais distinctes :

  • L'approbation des comptes : étape interne où les associés valident les comptes lors d'une assemblée générale.
  • Le dépôt des comptes : formalité externe consistant à transmettre les comptes approuvés au greffe du tribunal de commerce pour publication.

L'approbation est un préalable obligatoire au dépôt. Sans approbation, les comptes ne peuvent être déposés au greffe, sauf en cas de refus d'approbation où le procès-verbal de l'assemblée doit alors être transmis.

Distinction entre arrêté et approbation des comptes

L'arrêté des comptes correspond à la clôture des opérations comptables parle dirigeant, généralement trois mois après la fin de l'exercice social. Ils'agit d'une responsabilité exclusive du dirigeant.

L'approbation des comptes, elle, relève de la compétence des associés ouactionnaires qui se prononcent sur les comptes arrêtés lors d'une assembléegénérale. C'est cette validation collective qui confère aux comptes leurcaractère définitif.

Pourquoi l'approbation des comptes est-elleobligatoire ?

Assurer la transparence financière

L'approbation des comptes garantit la transparence vis-à-vis des associés, des partenaires financiers, des créanciers et de l'administration fiscale. Elle permet à toute partie prenante de consulter la situation financière de l'entreprise et d'évaluer sa solvabilité.

Contrôler la gestion des dirigeants

Cette procédure offre aux associés l'opportunité d'exercer un contrôle effectif sur les décisions prises par le gérant ou le président. C'est le moment privilégié pour questionner les choix stratégiques, les investissements réalisés, ou encore les charges exceptionnelles.

Décider de l'affectation du résultat

L'approbation des comptes permet de statuer sur le devenir des bénéfices :faut-il les conserver en réserves pour financer des projets futurs, les distribuer aux associés sous forme de dividendes, ou les reporter sur l'exercice suivant ? Cette décision stratégique impacte directement la trésorerie et la capacité d'investissement de l'entreprise.

Respecter les obligations légales

Le non-respect de cette obligation expose les dirigeants à des sanctions civiles et pénales. L'approbation des comptes n'est donc pas une simple formalité administrative, mais une obligation juridique encadrée par le Code de commerce.

 

Qui est concerné par l'approbation des comptes ?

Les sociétés commerciales

Toutes les sociétés commerciales sont soumises à l'obligation d'approuver leurs comptes annuels, qu'il s'agisse de :

  • SARL et EURL : les associés (ou l'associé unique) doivent approuver les comptes dans les 6 mois suivant la clôture de     l'exercice.
  • SAS et SASU : l'approbation suit les modalités prévues dans les statuts, avec une grande liberté statutaire.
  • SA : l'assemblée générale ordinaire doit se tenir dans les 6 mois.
  • SNC et SCS : les mêmes règles s'appliquent sous certaines conditions.

Les sociétés unipersonnelles

Dans une EURL ou une SASU dont l'associé unique est également le dirigeant, la procédure est simplifiée. L'associé unique consigne sa décision d'approbation dans un procès-verbal, sans qu'une assemblée générale formelle soit nécessaire. Le simple dépôt des comptes au greffe vaut approbation.

Les sociétés civiles

Les SCI et autres sociétés civiles ne sont pas soumises aux mêmes obligations que les sociétés commerciales. Les associés d'une SCI doivent approuver un rapport écrit de la gérance sur l'ensemble des activités, conformément à l'article 1855 du Code civil, plutôt que directement les comptes.

Les entreprises exemptées

Les micro-entreprises (au sens du régime fiscal de l'entreprise individuelle) et certaines entreprises individuelles ne sont pas tenues d'établir ni d'approuver des comptes annuels.

Quels documents préparer pour l'approbation ?

Les comptes annuels

Les comptes annuels comprennent obligatoirement trois documents :

  • Le bilan : photographie du patrimoine de l'entreprise à la date de clôture, présentant l'actif (ce que possède l'entreprise) et le passif (ce qu'elle doit).
  • Le compte de résultat : récapitulatif des produits et des charges de l'exercice, permettant de dégager le résultat (bénéfice ou perte).
  • L'annexe : document complémentaire apportant des précisions et commentaires sur le bilan et le compte de résultat. Elle est obligatoire pour la plupart des sociétés, sauf pour les petites entreprises sous certaines conditions.

Ces documents doivent être établis par l'expert-comptable de l'entreprise et présentés aux associés.

Le rapport de gestion

Le rapport de gestion est un document rédigé par le dirigeant qui présente une analyse objective de la situation de l'entreprise, de son évolution et de ses perspectives. Il doit être communiqué aux associés au moins 15 jours avant l'assemblée générale.

Contenu obligatoire du rapport de gestion :

  • Analyse de la situation financière et de l'évolution des affaires
  • Événements importants survenus depuis la clôture
  • Évolution prévisible de la société
  • Activités en matière de recherche et développement
  • Délais de paiement fournisseurs et clients
  • Liste des dividendes versés au cours des trois dernières années

Qui est dispensé du rapport de gestion ?

Selon le décret n° 2024-152 du 28 février 2024, les sociétés commerciales considérées comme "petites entreprises" sont dispensées de rapport de gestion, sauf si leurs statuts l'imposent. Une société est qualifiée de petite entreprise si elle ne dépasse pas 2 des 3 seuils suivants sur deux exercices consécutifs :

  • Total du bilan : 7,5 millions d'euros
  • Chiffre d'affaires net : 15 millions d'euros
  • Nombre moyen de salariés : 50

Cette dispense ne s'applique pas aux sociétés gérant des titres de participation, aux sociétés faisant appel public à l'épargne, ni aux entreprises faisant partie d'un groupe publiant des comptes consolidés.

L'inventaire

L'inventaire recense l'ensemble des éléments d'actif et de passif de l'entreprise à la date de clôture. Il doit être mis à disposition des associés avec les comptes annuels et le rapport de gestion.

Le rapport du commissaire aux comptes

Si la société est dotée d'un commissaire aux comptes (CAC), ce dernier doit établir un rapport général certifiant la régularité, la sincérité et l'image fidèle des comptes. Ce rapport doit être présenté aux associés lors de l'assemblée générale.

La nomination d'un commissaire aux comptes est obligatoire lorsque l'entreprise dépasse 2 des 3 seuils suivants sur deux exercices consécutifs (décret n° 2024-152 du 28 février 2024) :

  • Total du bilan : 7,5 millions d'euros
  • Chiffre d'affaires HT : 15 millions d'euros
  • Nombre moyen de salariés : 50

Ces seuils correspondent à ceux des petites entreprises. Au-delà, la société doit nommer un commissaire aux comptes titulaire et un suppléant.

Le rapport spécial sur les conventions réglementées

Si des conventions ont été conclues entre la société et ses dirigeants ou associés, un rapport spécial doit être établi et soumis à l'approbation des associés. Ce rapport, rédigé par le commissaire aux comptes s'il existe, détaille les conventions passées et leurs conditions.

Les étapes de la procédure d'approbation

Étape 1 : Clôture et arrêté des comptes

À la fin de l'exercice social (généralement le 31 décembre, mais cette date peut être différente), le dirigeant procède à la clôture des opérations comptables. Il dispose d'un délai de trois mois pour arrêter les comptes et transmettre la liasse fiscale à l'administration.

Cette étape relève de la responsabilité exclusive du dirigeant, en collaboration avec l'expert-comptable.

Étape 2 : Préparation des documents

Le dirigeant doit préparer l'ensemble des documents obligatoires :

  • Comptes annuels (bilan, compte de résultat, annexe)
  • Rapport de gestion
  • Inventaire
  • Rapport du commissaire aux comptes (si applicable)
  • Rapport spécial sur les conventions réglementées (si applicable)

Ces documents doivent être mis à disposition des associés au moins 15 joursavant la date de l'assemblée générale (ou un mois si la société dispose d'uncommissaire aux comptes).

Étape 3 : Convocation de l'assemblée générale

Le dirigeant convoque les associés ou actionnaires à une assemblée générale ordinaire annuelle (AGO). La convocation doit mentionner :

  • La date, l'heure et le lieu de l'assemblée
  • L'ordre du jour (approbation des comptes, affectation du résultat, conventions réglementées, quitus au dirigeant)
  • Le texte des résolutions proposées

Les modalités de convocation varient selon la forme juridique et les statuts de la société (lettre recommandée avec AR, lettre simple, email, etc.).

Étape 4 : Tenue de l'assemblée générale

Lors de l'assemblée, le dirigeant présente les comptes annuels, le rapport de gestion et tous les documents requis. Les associés peuvent poser des questions, demander des éclaircissements, et éventuellement proposer des modifications aux résolutions.

Les associés votent ensuite sur :

  • L'approbation des comptes annuels
  • L'affectation du résultat
  • Le quitus de gestion au dirigeant
  • L'approbation des conventions réglementées

Pour que les résolutions soient adoptées, elles doivent recueillir la majorité des voix, selon les règles de quorum et de majorité prévues par les statuts et la loi.

Étape 5 : Rédaction du procès-verbal

À l'issue de l'assemblée, un procès-verbal doit être rédigé et signé. Ce document récapitule :

  • La liste des associés présents ou représentés
  • Les résolutions soumises au vote
  • Le résultat des votes
  • Les éventuelles observations des associés

Le procès-verbal doit être conservé dans le registre des décisions de la société et sera nécessaire pour le dépôt des comptes au greffe.

Les délais légaux à respecter

Délai pour l'approbation des comptes

Selon l'article L.223-26 du Code de commerce, l'assemblée générale d'approbation des comptes doit se tenir dans les 6 mois suivant la clôture de l'exercice social.

Par exemple, pour un exercice clos au 31 décembre 2024, l'assemblée générale doit avoir lieu au plus tard le 30 juin 2025.

Possibilité de prorogation

En cas de circonstances exceptionnelles, ce délai peut être prolongé par décision de justice. La demande de prorogation doit être adressée au président du tribunal de commerce avant l'expiration du délai de six mois.

Cette faculté existe pour les SARL et les SA, mais pas pour les SAS, où elle n'a aucun fondement légal.

Délai pour le dépôt des comptes

Une fois les comptes approuvés, ils doivent être déposés au greffe du tribunal de commerce dans les délais suivants :

  • 1 mois suivant l'approbation pour un dépôt physique au greffe
  • 2 mois suivant l'approbation pour un dépôt électronique via le guichet unique

Le non-respect de ces délais expose la société et son dirigeant à des sanctions.

L'assemblée générale d'approbation des comptes

Qui peut participer ?

Tous les associés ou actionnaires ont le droit de participer à l'assemblée générale d'approbation des comptes. Ils peuvent se faire représenter par un mandataire, selon les modalités prévues par les statuts.

Quorum et majorité

Les règles de quorum et de majorité varient selon la forme juridique :

En SARL :

  • Quorum : au moins 1/4 des parts sociales en première convocation, pas de quorum en seconde convocation
  • Majorité : majorité des parts détenues par les associés présents ou représentés

En SAS :

  • Les règles sont librement fixées par les statuts

En SA :

  • Quorum :1/5 des actions en première convocation, pas de quorum en seconde convocation
  • Majorité : majorité des voix des actionnaires présents ou représentés

Droit d'information des associés

Avant l'assemblée, les associés disposent d'un droit d'information leurpermettant de consulter :

  • Les comptes annuels
  • Le rapport de gestion
  • Le rapport du commissaire aux comptes
  • La liste des conventions réglementées
  • L'inventaire

Ces documents doivent être mis à disposition au moins 15 jours avant l'assemblée.

Le quitus de gestion

Le vote sur l'approbation des comptes s'accompagne généralement d'un vote sur le quitus de gestion du dirigeant. Le quitus décharge le dirigeant de sa responsabilité pour la gestion de l'exercice écoulé, sauf en cas de faute grave ou de dissimulation.

Il est important de noter que l'approbation des comptes n'implique pas automatiquement le quitus. Les associés peuvent approuver les comptes tout en refusant de donner quitus au dirigeant.

L'affectation du résultat

Qu'est-ce que l'affectation du résultat ?

L'affectation du résultat consiste à décider du devenir du bénéfice (ou de la perte) constaté à la clôture de l'exercice. Cette décision est prise par les associés lors de l'assemblée générale d'approbation des comptes.

En cas de bénéfice

Lorsque l'entreprise réalise un bénéfice, les associés peuvent décider de :

Mettre en réserve :

  • Réserve légale : dotation obligatoire de 5 % du bénéfice jusqu'à ce que cette réserve atteigne 10 % du capital social
  • Réserves statutaires : si les statuts prévoient une dotation spécifique
  • Réserves libres : pour financer des projets futurs ou renforcer les fonds propres

Distribuer des dividendes : Les associés peuvent décider de distribuer tout ou partie du bénéfice distribuable (bénéfice de l'exercice -pertes antérieures - dotation à la réserve légale + report à nouveau créditeur).

Reporter à nouveau : Le bénéfice peut être laissé en report à nouveau, disponible pour une distribution ultérieure ou pour compenser de futures pertes.

En cas de perte

Si l'entreprise enregistre une perte, les associés peuvent décider de :

  • Reporter la perte à nouveau : elle sera compensée par les bénéfices futurs
  • Imputer la perte sur les réserves : si la société dispose de réserves libres

Attention : Si les capitaux propres deviennent inférieurs à50 % du capital social, les associés doivent se réunir en assemblée générale extraordinaire dans les 4 mois pour décider de la dissolution ou de la poursuite de l'activité.

 

Le dépôt des comptes au greffe

Documents à déposer

Après l'approbation, le dirigeant doit déposer au greffe du tribunal de commerce les documents suivants :

  • Les comptes annuels (bilan, compte de résultat, annexe)
  • La décision d'affectation du résultat (extrait du procès-verbal de l'AGO)
  • Le rapport du commissaire aux comptes (si applicable)
  • Le cas échéant, une déclaration de confidentialité

Le rapport de gestion n'a pas à être déposé, mais doit être tenu à disposition de toute personne qui en fait la demande.

Procédure de dépôt

Le dépôt s'effectue obligatoirement en ligne via le guichet unique des formalités des entreprises (anciennement infogreffe.fr). La société doit :

  1. Se connecter sur le portail du guichet unique
  2. Téléverser les documents au format PDF
  3. Régler les frais de dépôt
  4. Valider le dépôt

Coût du dépôt

Le dépôt des comptes annuels est payant. Le tarif est de 45,02 € TTC, que le dépôt soit effectué en ligne, sur place ou par courrier.

Option de confidentialité

Le décret n° 2024-152 du 28 février 2024 définit les seuils permettant de bénéficier de la confidentialité ou de la publication simplifiée des comptes annuels. Ces seuils s'apprécient sur deux exercices consécutifs, sur la base des derniers comptes annuels arrêtés.

Micro entreprises (ne dépassant pas 2 des 3 seuils suivants) :

  • Total du bilan : 50 000 €
  • Chiffre d'affaires : 900 000 €
  • Effectif : 10 salariés

➡️ Confidentialité totale possible : tous les documents comptables peuvent être rendus confidentiels au greffe.

Petites entreprises (ne dépassant pas 2 des 3 seuils suivants) :

  • Total du bilan : 7,5 millions €
  • Chiffres d'affaires : 15 millions €
  • Effectif : 50 salariés

➡️ Confidentialité partielle possible : seul le compte de résultat peut être rendu confidentiel. Le bilan reste public.

Moyennes entreprises (ne dépassant pas 2 des 3 seuils suivants) :

  • Total du bilan : 25 millions €
  • Chiffre d'affaires : 50 millions €
  • Effectif : 250 salariés

➡️ Pas de confidentialité, mais possibilité de demander une publication simplifiée des comptes annuels (bilan et annexes comptables sous forme abrégée).

Grandes entreprises : dépassant 2 des 3 seuils des moyennes entreprises.

➡️ Aucune confidentialité ni publication simplifiée possible.

⚠️ Exceptions : entreprises ne pouvant bénéficier de la confidentialité

Même si elles remplissent les critères de taille, certaines entreprises doivent obligatoirement publier leurs comptes sans possibilité de confidentialité :

  • Les petites entreprises faisant partie d'un groupe publiant des comptes consolidés
  • Les établissements de crédit et sociétés de financement
  • Les entreprises d'assurance ou de réassurance

Important : Cette confidentialité ne joue pas vis-à-vis de l'administration fiscale, de la Banque de France, des organismes de crédit, ni des autorités de contrôle.

Les sanctions en cas de non-respect

Sanctions civiles

Responsabilité du dirigeant : Le dirigeant qui ne respecte pas l'obligation d'approbation des comptes engage sa responsabilité civile. Les associés minoritaires ou les tiers peuvent intenter une action en responsabilité pour obtenir des dommages et intérêts s'ils démontrent un préjudice personnel.

Injonction judiciaire : Tout intéressé peut saisir le président du tribunal de commerce pour qu'il enjoigne au dirigeant, sous astreinte journalière, de procéder à l'approbation et au dépôt des comptes. L'astreinte peut rapidement devenir très coûteuse.

Sanctions pénales

Selon l'article L.241-5 du Code de commerce, le défaut d'approbation des comptes est passible de sanctions pénales :

Pour le défaut de soumission des comptes à l'assemblée :

  • Amende pouvant aller jusqu'à 9 000 €
  • Interdiction de gérer

Pour le défaut de dépôt des comptes au greffe :

  • Amende de 1 500 € (3 000 € en cas de récidive)
  • Possible condamnation à une astreinte journalière

Jurisprudence récente : Un arrêt de la Cour de cassation du 12 février2025 (n° 23-86.857) a précisé que le simple retard dans la soumission des comptes à l'assemblée générale ne suffit pas à caractériser une infraction pénale. Seul le défaut total de convocation ou de soumission constitue une infraction.

Paradoxalement, un dirigeant qui ne convoque pas du tout l'assemblée encourt moins de risques pénaux qu'un dirigeant qui convoque l'assemblée mais ne soumet pas les comptes.

Sanctions fiscales

Le défaut d'approbation peut également entraîner des complications fiscales. L'administration fiscale peut considérer cette absence comme une tentative de dissimulation, entraînant des redressements fiscaux et des pénalités.

Conséquences sur la crédibilité

Au-delà des sanctions légales, le non-respect de cette obligation nuit gravement à la crédibilité de l'entreprise. Les partenaires financiers(banques, investisseurs, fournisseurs) peuvent perdre confiance et restreindre l'accès au crédit ou aux financements.

Le cas particulier du refus d'approbation

Distinction entre défaut et refus

Il est crucial de distinguer :

  • Le défaut d'approbation : l'assemblée générale n'a pas été convoquée ou les comptes n'ont pas été soumis au vote
  • Le refus d'approbation : l'assemblée a eu lieu, mais les associés ont voté contre l'approbation des comptes

Motifs de refus

Les associés peuvent refuser d'approuver les comptes pour plusieurs raisons:

  • Erreurs ou anomalies dans les états financiers
  • Désaccord sur les choix de gestion
  • Suspicion de fraude ou de dissimulation
  • Méfiance envers les dirigeants

Conséquences du refus

Pour l'entreprise : Le refus d'approbation n'empêche pas la poursuite de l'activité. La société continue d'exister et d'exercer normalement. Toutefois :

  • L'affectation du résultat est impossible
  • La distribution de dividendes est bloquée
  • Les anomalies détectées doivent être corrigées

Obligations administratives : Les comptes refusés ne peuvent être déposés au greffe, mais le procès-verbal de l'assemblée constatant le refus doit obligatoirement être transmis au greffe dans le mois suivant l'assemblée.

Pour les dirigeants : Le refus d'approbation peut entraîner :

  • Une perte de confiance des associés
  • Une remise en cause de la gestion
  • D'éventuelles actions en responsabilité

Solutions en cas de refus

Plusieurs options s'offrent aux parties :

  • Rectification  des comptes : correction des erreurs identifiées et nouvelle présentation aux associés
  • Médiation : recherche d'un compromis entre les associés et les dirigeants
  • Changement de direction : si le refus traduit une défiance profonde envers le dirigeant

Conseils pour optimiser la procédure

Anticiper et planifier

La réussite de l'approbation des comptes repose sur une bonne anticipation:

  • Définir un calendrier clair avec votre expert-comptable dès la clôture de l'exercice
  • Prévoir la date de l'assemblée générale suffisamment tôt pour respecter les délais
  • Rassembler tous les documents nécessaires en amont

Communiquer avec les associés

Une communication transparente avec les associés facilite l'approbation :

  • Transmettre les documents dans les délais légaux (15 jours minimum avant l'AG)
  • Être disponible pour répondre aux questions
  • Expliquer les choix de gestion et les résultats obtenus

S'entourer de professionnels compétents

L'accompagnement par des professionnels est essentiel :

  • Expert-comptable : pour l'établissement des comptes annuels et du rapport de gestion
  • Commissaire aux comptes : si nécessaire, pour la certification des comptes
  • Avocat ou  juriste : pour la rédaction des convocations, des procès-verbaux et le respect des formalités

Des solutions digitales comme Mozar permettent aujourd'hui de simplifier certaines démarches, notamment la certification par un commissaire aux comptes en cas de besoin ponctuel (transformation juridique, acompte sur dividendes, etc.).

Utiliser des outils digitaux

La digitalisation simplifie les procédures :

  • Plateformes de dépôt en ligne (guichet unique)
  • Logiciels  de comptabilité pour la préparation des documents
  • Outils de visioconférence pour les assemblées générales à distance

Archiver soigneusement

Tous les documents relatifs à l'approbation des comptes doivent être conservés :

  • Procès-verbal de l'assemblée générale
  • Comptes annuels approuvés
  • Rapport de gestion
  • Feuilles de présence

Ces documents peuvent être demandés en cas de contrôle fiscal ou de litige.

FAQ sur l'approbation des comptes

L'approbation des comptes est-elle obligatoire pour toutes les sociétés ?

Oui, toutes les sociétés commerciales (SARL, EURL, SAS, SASU, SA, SNC, SCS)sont tenues d'approuver leurs comptes annuels. Seules les micro-entreprises et certaines entreprises individuelles en sont dispensées.

Quel est le délai pour approuver les comptes ?

L'assemblée générale d'approbation doit se tenir dans les 6 mois suivant la clôture de l'exercice social. Par exemple, pour un exercice clos au 31décembre, l'AG doit avoir lieu au plus tard le 30 juin de l'année suivante.

Peut-on prolonger ce délai ?

Oui, en cas de circonstances exceptionnelles, le président du tribunal de commerce peut accorder une prorogation sur demande motivée. Cette demande doit être faite avant l'expiration du délai de six mois. Cette faculté existe pour les SARL et les SA, mais pas pour les SAS.

Que se passe-t-il si les associés refusent d'approuver les comptes ?

Le refus d'approbation n'empêche pas la société de poursuivre son activité, mais bloque l'affectation du résultat et la distribution de dividendes. Le procès-verbal de l'assemblée constatant le refus doit être déposé au greffe dans le mois suivant.

Le rapport de gestion est-il obligatoire ?

Le rapport de gestion est obligatoire sauf pour les petites entreprises quine dépassent pas 2 des 3 seuils suivants : total du bilan de 6 M€, CA de 12 M€,effectif de 50 salariés. Certaines sociétés (celles gérant des titres de participation) restent néanmoins soumises à cette obligation.

Quels sont les risques en cas de non-approbation?

Le dirigeant encourt des sanctions civiles (responsabilité, astreinte judiciaire) et pénales (amende jusqu'à 9 000 €, interdiction de gérer). Le non-dépôt des comptes est également sanctionné par une amende de 1 500 € (3 000€ en récidive).

Comment se passe l'approbation dans une société unipersonnelle ?

Dans une EURL ou une SASU où l'associé unique est le dirigeant, il n'y a pas d'assemblée générale formelle. L'associé unique consigne sa décision d'approbation dans un procès-verbal. Le simple dépôt des comptes au greffe vaut approbation.

Peut-on tenir l'assemblée générale à distance ?

Oui, depuis la loi PACTE et les évolutions réglementaires, les assemblées générales peuvent se tenir en visioconférence ou par conférence téléphonique, sous réserve que les statuts le prévoient ou que tous les associés soient d'accord.

Combien coûte le dépôt des comptes au greffe ?

Le dépôt des comptes annuels coûte 45,02 € TTC, que le dépôt soit effectué en ligne, sur place ou par courrier.

Peut-on rendre les comptes confidentiels ?

Oui, selon le décret n° 2024-152 du 28 février 2024, les entreprises peuvent bénéficier de mesures de confidentialité en fonction de leur taille :

  • Micro entreprises (ne dépassant pas 2 des 3 seuils : 50 000 € de bilan, 900 000 € de CA, 10 salariés) : confidentialité totale possible
  • Petites entreprises (ne dépassant pas 2 des 3 seuils : 7,5 M€  de bilan, 15 M€ de CA, 50 salariés) : confidentialité partielle du compte de résultat uniquement
  • Moyennes entreprises (ne dépassant pas 2 des 3 seuils : 25 M€ de bilan, 50 M€ de CA, 250 salariés) : pas de confidentialité, mais publication simplifiée possible

Les seuils s'apprécient sur deux exercices consécutifs. Cette confidentialité ne vaut pas vis-à-vis de l'administration fiscale, de la Banque de France ou des autorités de contrôle.

Exception : les petites entreprises faisant partie d'un groupe publiant des comptes consolidés, les établissements de crédit et les entreprises d'assurance ne peuvent pas bénéficier de la confidentialité.

Conclusion

L'approbation des comptes annuels est une obligation légale incontournable qui structure la vie juridique et financière de toute société commerciale. Loin d'être une simple formalité administrative, elle constitue un moment clé de gouvernance permettant aux associés d'exercer leur contrôle sur la gestion de l'entreprise et de décider de l'orientation stratégique future.

Le respect des délais, la préparation rigoureuse des documents et la transparence dans la communication avec les associés sont les clés d'une procédure réussie. Les sanctions en cas de manquement, tant civiles que pénales, soulignent l'importance de cette démarche.

Pour les dirigeants d'entreprise, s'entourer de professionnels compétents(expert-comptable, commissaire aux comptes, avocat) et utiliser les outils digitaux disponibles permet de simplifier et sécuriser cette procédure annuelle.

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